Présence de l'artiste le jeudi 8 et le samedi 10 à partir de 15h.
Publié le 24 Mai 2023 par S.Serrano
Présence de l'artiste le jeudi 8 et le samedi 10 à partir de 15h.
Publié le 20 Novembre 2022 par S.Serrano
"Jardin urbain", c’est une installation de cabanes, fabriquées avec des cagettes de fruits en bois et carton, habitées par quelques pièces de céramique. Elles symbolisent nos maisons et plus exactement les jardins à l’intérieur de nos maisons. Des microcosmes maîtrisés, des espaces verts, des jardins intimes et ordonnés qui posent la question de la place de la nature dans l’espace urbain et qui prolongent le jardin (le dehors) à l’intérieur de l’habitation (le dedans).
Du 13/01 au 19/02/2023. Esperluette, Val de Virieu.
Publié le 4 Avril 2022 par S.Serrano
Confiante en sa beauté
C’est dans la présence brute d’un tas de gravats dans la salle d’exposition que s’exprime sans doute le mieux le projet de Sonia Serrano. Des déchets de l’urbanité, des débris concassés où l’on voit ici et là le fossile d’un conduit électrique en PVC, un fragment de faïence, un fragment du béton qui mure nos vies ; de tout cela émerge la présence ténue de plantes têtues. Dont l’existence au milieu du bitume et du béton, nous rappelle que la Nature est toujours cette force active qui a établi l’univers et qui en maintient l’ordre.
Les interstices où elle glisse tiges et troncs sont autant de cicatrices dans nos univers urbains où la disjonction voudrait s’imposer comme une norme. C’est sans compter sur la vigueur patiente de ce qui croît, s’insinue, persiste et impose sa présence dans les lieux abandonnés de nos villes.
Silencieusement, la Nature est partout ; jusqu’à entrer dans nos maisons : plantes vertes avec lesquelles nous nouons une relation suivie et arrosée, mais aussi motifs végétaux sur nos rideaux, nappes, dentelles.
Ainsi, dans sa propre temporalité, nous sommes habités par la Nature jusque dans les plis les plus intimes de notre façon d’être au monde. Nos univers urbains se prêtent à ces enchevêtrements : arbres et plantes poussent là où on ne les invite pas. S’adaptent aux contraintes et élaborent des architectures insensées.
L’atelier de Sonia Serrano se trouve dans un grand jardin avec lequel elle tisse un dialogue complice. Le jardin s’invite dans l’atelier ; l’atelier s’évade dans le jardin croisant les empreintes furtives d’animaux. Les a-t-on vraiment vus ? Ou imaginés ? Dans cette incertitude et de cette invitation à regarder les ombres mouvantes, le travail de Sonia Serrano trouve sa force et son écriture. Tout comme la plante avance délicatement ses racines dans les milieux les plus hostiles. Sans bruit et sans ostentation, mais confiante en sa beauté.
Guillaume Lebaudy
(Ethnologue, docteur en anthropologie sociale).